Habiter son âme

L’appel de l’âme est celui de relier en soi son monde conscient et son monde inconscient, de devenir « qui on est » derrière nos façades, nos défenses et nos ombres. Cette Quête de vivre pleinement plutôt que sur-vivre peut se manifester par un besoin impérieux de donner une nouvelle direction à sa vie, par une perte de sens ou une expérience du vide intérieur, ou encore par par des rêves bouleversants.

Répondre à cet appel exige de réduire notre contrôle rationnel sur notre vie et d’oser sortir de ses zones de confort. Dans le grand chaos planétaire actuel qui de toute façon bouleverse notre sécurité, beaucoup osent ce grand saut…

Habiter la Terre

Retrouver le contact avec la Terre qui est aussi notre berceau. Passer du temps en forêt, en montagne, dans les grandes plaines, sans montre, ni portable, ni bouquin.  Respirer l’humus, écouter le vent et le silence, se coucher sur le sol, toucher les feuilles et les graines, se laisser mouiller par la pluie, dormir à la belle étoile… La Nature respirée, sentie, écoutée, nous renvoie en miroir notre vie, nos questionnements et nos traumatismes. Elle devient un partenaire dans nos quêtes d’épanouissement.

Les peuples traditionnels appelaient cela une quête de vision. Aujourd’hui, on appelle cela aussi se réensauvager — rewilding : se relier à la Nature en se déconnectant de la Culture — notre civilisation technologique.

Notre corps ne demande que cela. Notre psychisme aussi : habiter la Terre réveille en nous une conscience qui ne doit plus rien à la peur mais à l’empathie, la solidarité, l’amour. Nos tendances consuméristes s’abaissent et notre immunité naturelle se renforce. Enfin, les retrouvailles approfondies avec la Nature fait naître un sens écologique qui relève de la spiritualité plus que du devoir : la Nature ne nous appartient pas, nous en sommes un des éléments. 

Habiter son corps

Habiter notre corps, en écouter les manifestations sans les écraser, est essentiel pour mieux auto-réguler notre système immunitaire. Au fil du temps,  nous retrouvons une présence authentique à nous-même et à l’autre. Et surtout, notre potentiel de force créative se révèle, en proportion de la force de nos anciens blocages.

  • L’énergie circule mieux dans le corps : elle n’est plus consacrée à se défendre des ressentis désagréables et des mémoires traumatiques.
  • Le système nerveux se détend : le stress chronique se réduit.
  • L’émotion s’exprime de manière plus ajustée : des comportements apaisés émergent.
  • Le mental est moins sollicité : il reste mobilisé pour la mise en œuvre de l’information.
  • Les muscles retrouvent leur tonicité naturelle.
  • Le sens de l’expérience est transmis par le corps plutôt que généré par la pensée. Le champ des possibles s’élargit.

Il est plus facile de donner du sens aux expériences douloureuses lorsque l’on a développé la capacité de tolérer durablement et de donner de l’expansion en soi à la charge émotionnelle qui se manifeste. Ce n’est qu’alors que l’on peut exprimer toute sa puissance.

Raja SELVAM, PhD — Integral Somatic Psychology