A l’aube, la brise a des secrets à partager
Ne te rendors pas

Tu dois demander ce que tu désires vraiment
Ne te rendors pas

Des personnes vont et viennent
Passent sur le seuil entre les deux mondes
Qui se rencontrent

Le porte est ronde et ouverte
Ne te rendors pas.

RUMI

La Quête a existé de tous temps dans toutes les traditions.
Recherche d’une réalité plus subtile au-delà du quotidien.
Intuition d’un mystère au-delà du tangible.

Dans le champ de l’Homme. C’est l’Âme.
Dans le champ de la Nature Vivante. C’est l’Âme du Monde. 

Chacun cherche la passerelle à sa manière.
À 
travers l’intellect, les sciences, le jeu, le voyage, les plantes psychotropes et médicinales, l’art, la prière, le jeûne… D’autres en font la découverte à l’improviste au détour d’une expérience initiatique, traumatique ou pas.

Une réalité universelle, intemporelle et subtile

Vocatus atque non vocatus, deus aderit
Appelé ou non appelé, le dieu sera présent
Oracle de Delphes
On retrouve l’âme dans toutes les traditions, hors toute référence à une quelconque religion. En grec ancien, anemos signifie le vent. L’autre terme grec est psychè, le papillon. Notre vocabulaire traduit son omniprésence : en mon âme et conscience, vendre son âme au diable, la mort dans l’âme, grandeur d’âme, état d’âme, errer comme une âme en peine..Alors qu’est-ce que cette âme qui se rappelle à nous, que nous le voulions ou non ? Elle est ce principe subtil qui dépasse le monde biologique : rendre l’âme exprime autre chose que rendre son dernier souffle d’oxygène. L’âme est l’énergie vitale originelle qui anime la vie. Cette énergie imprime une direction tournée vers l’épanouissement de soi, vers l’expression de notre être profond. Elle s’exprime au fond de chacun de nous ainsi qu’à travers la nature et le cosmos.

Une réalité qui s’expérimente

Le rôle de notre âme est de nous aider à retrouver la pente d’écoulement naturelle de notre énergie psychique, la guider vers l’actualisation de nos potentialités. Elle agit comme un symbole : elle unifie, met en relation le conscient et l’inconscient, apaise et dynamise, réorganise.

La rencontre avec l’âme est une réalité observable plutôt qu’une vérité dogmatique. Il ne s’agit pas d’y croire – attitude confessionnelle – mais d’en faire l’expérience personnelle. Elle se manifeste (manus-festare, littéralement, « ce que l’on peut toucher de la main ») à travers des images archétypiques. L’image (pas nécessairement visuelle au sens littéral) peut surgir de manière immédiate, comme le surgissement d’un rêve ou d’une coïncidence troublante, une synchronicité. Elle peut aussi surgir à travers une production consciente, comme une création inattendue, une évidence qui s’impose : « Ça s’est fait, c’est venu à moi… »). L’image qui surgit est chargée de sens pour la personne qui la reçoit, même lorsque ce sens échappe à la compréhension intellectuelle. L’effet de sens tient à son intensité émotionnelle : elle génère une émotion difficile à nommer, mélange de surprise, de crainte et de respect, dont la charge dépasse ce que l’image en soi devrait logiquement générer. Cette émotion, ce trouble, tient à son dynamisme créateur.