La pensée dite des Temps Modernes, celle de Descartes, Galilée et Newton, a consacré la suprématie du rationalisme. Elle a aussi déprécié notre intuition et sensibilité, et disqualifié notre rapport au sacré, aux mythes et aux images. Depuis, les hommes se croient le centre du monde. Dans la mythologie grecque, cet orgueil humain démesuré portait un nom, l’hubris, et appelait la colère des dieux.
La grande erreur de notre temps, cela a été de pencher, je dis même de courber, l’esprit des hommes vers la recherche du bien matériel. Il faut relever l’esprit de l’homme, le tourner vers la conscience, vers le beau, le juste et le vrai, le désintéressé et le grand. C’est là et seulement là, que vous trouverez la paix de l’homme avec lui-même, et par conséquent avec la société.
Victor HUGO (poète, 19e siècle)
Trauma sociétal
L’homme mutilé
Le 21°siècle s’est ouvert sur une tendance au dessèchement de l’humain : prédominance de la technologie et perspective de l’homme augmenté ; prévalence de l’intelligence artificielle sur l’intelligence intuitive et sensible ; rejet du sacré ; montées des peurs, des violences et des décompensations psychiques ; estompement de l’éthique.
La planète mutilée
Le prix de cet hubris est l’hyperconsumérisme et le déséquilibre de tous les écosystèmes : ceux des forêts et océans, du climat, mais aussi ceux des peuples (transhumances et conflits) et des individus (burnout et haine).
Effets miroirs entre la planète et ses habitants
Nos pathologies psychosomatiques reflètent les pathologies de la planète. Aux dérèglements du climat, des ressources naturelles et de la biodiversité correspondent les aggravations de nos troubles dégénératifs, respiratoires, digestifs, immunitaires et du sommeil.
Un sentiment de détresse, l’éco-anxiété, affecte les individus ayant pris conscience de la détérioration de notre biosphère et de l’absence d’alternatives (il n’y a pas de planète B). Les manifestations de l’éco-anxiété sont diverses, de l’hésitation à fonder une famille auvrejet de l’autre et à la montées des haines.
Traumas individuels
- notre système immunitaire (dérégulation du système nerveux végétatif, figements)
- notre vécu émotionnel (coupures de soi ou débordements)
- notre système musculaire (raidissements ou flascitudes)
- notre aptitude à être authentiquement présent dans la relation
- notre élan créatif.
Ainsi, ces personnes sont incapables d’imaginer un futur différent de leur passé. Leurs images organisatrices internes sont ‘coincées’. Par conséquent, elles sont incapables d’envisager et de manifester des rêves, et de participer à la création de la riche tapisserie humaine.
Dr Peter A. LEVINE, PhD (biophysicien, 21e siècle)