Le Soma et le Corps
Le soma est le corps vivant tel qu’il est perçu de l’intérieur, subjectivement, à la différence d’une observation externe du corps, d’un point de vue physiologique. Il est la perception consciente de ses propres sensations proprioceptives. Les thérapies somatiques approfondies visent à nous relier à cette écoute en profondeur des messages de notre corps.
Expérience spirituelle
Que je m’irrite d’un obstacle extérieur ou d’une pensée intime, c’est, psychiquement parlant, d’une égale réalité. La seule différence c’est que l’un se rapporte au monde des choses physiques et l’autre au monde des choses spirituelles. Si je déplace ma notion de réalité et la centre sur la psyché, alors seulement cette notion est à sa place et le conflit se résout de lui-même. Nature et Esprit ne deviennent plus que les désignations d’origine des contenus psychiques qui se pressent dans ma conscience.
CG JUNG
Notre corps est le canal d’incarnation de notre âme. Se rendre attentif aux manifestations internes de notre corps développe l’aptitude à reconnaître les signaux subtils du corps par lesquels l’âme, la voix des profondeurs, la petite voix, se manifeste.
Le souffle vital qu’est l’âme s’origine dans l’inconscient collectif, le monde autre. Mais c’est dans le corps que l’âme s’incarne. Dans les sensations, les mouvements, les actions.
JUNG explorera, sa vie durant, cette double réalité travers les correspondances entre la physique et la psychologie des profondeurs.
Expérience psychique
Ne vous enfuyez pas en vous rendant inconscient aux réalités de votre corps, car elles vous gardent dans la vie réelle et vous aident à ne pas vous perdre dans le monde des simples possibilités, les yeux bandés.
CG JUNG
La langue anglaise traduit joliment par « embodiment » la capacité de vivre pleinement dans son corps ses expériences psychologiques.
Ressentir ses émotions — si lourdes et pénibles soient-elles.
Rester en contact avec ses sensations psychocorporelles — si intenses soient-elles.
Sans s’en dissocier.
Sans s’en laisser déborder.
Faire l’expérience que si dans l’enfance, l’intensité de l’émotion archaïque a pu être insoutenable, la maturité de l’adulte lui permet de la ressentir, tolérer et contenir avec plus d’amplitude.
Ce faisant, on apprend à désamorcer les réflexes d’évitement ou de mentalisation des expériences douloureuses, et à ressentir ses émotions sans s’en dissocier. On génère ainsi de nouvelles expériences qui contrebalancent la mémoire corporelle traumatique et installent une nouvelle mémoire somatique. Un processus d’auto-régulation s’enclenche, un cercle vertueux de meilleure coordination entre ses intentions et ses réactions corporelles.
Expérience corporelle
Ce travail demande un entraînement. Dans un premier temps, il s’agit de retrouver et augmenter sa capacité naturelle à
- s’appuyer sur ses cinq sens externes pour s’orienter et repérer les signaux d’alerte dans l’environnement externe ;
- identifier et ressentir ses indicateurs internes de bien-être ou mal-être, tant objectifs (respiration, fréquence cardiaque, température corporelle, moiteur, péristaltisme, motricité, etc), que subjectifs (équilibre, émotions, douleur, faim, soif, fatigue, crispation, etc.)
Dans un second temps, il s’agit de reconnaître ses fluctuations émotionnelles à travers leur ressenti somatique, de repérer les lieux dans le corps où elles s’expriment ces émotions. Une gorge serrée, un nœud dans la ventre, une mâchoire crispée…
Dans un troisième temps, il s’agit d’augmenter sa capacité à rester en contact avec ses charges émotionnelles et les sensations corporelles internes et/ou motrices, qui mes accompagnent. Même et surtout lorsqu’on voudrait les éviter ou s’en débarrasser.
Quelques modèles
J’ai intégré à mon accompagnement différents modèles qui tous soutiennent ce travail d’intégration corporelle. Le plus puissant s’est révélé être le Integral Somatic Psychology (ISP), qui pousse le plus loin le travail d’intégration entre le vécu émotionnel et les réactions du système nerveux autonome. Par conséquent il va aussi plus loin dans l’installation d’une nouvelle capacité d’autorégulation du système nerveux et du système immunitaire naturel.
Integral Somatic Psychology (ISP)
www.integralsomaticpsychology.com
Ce modèle est un « méta-modèle » plus englobant. Il s’inscrit dans une lecture jungienne de la capacité de vivre la « conjonction des opposés ».
Notre aptitude à la joie, la confiance, l’amour, notre potentiel de force créative, sont proportionnels à la force du blocage de notre élan de vie, à l’intensité des émotions lourdes que nous avons pu ressentir : panique, rage, haine, désespoir, dégoût, etc.
Somatic Experiencing (SE)
Ce modèle est particulièrement orienté vers le soulagement des séquelles de traumas aigus, tels ravages de guerre, viol, génocide, accidents de circulation, chirurgie lourde, etc. Il vise à libérer l’énergie nerveuse bloquée dans une situation de danger extrême où ni la fuite ni le combat n’ont été une option.
NeuroAffective relational Model (NARM)
Ce modèle est orienté sur l’impact relationnel et psycho-affectif des traumas vécus, et sur la conscientisation des stratégies d’évitement relationnel.
Bodynamic Analysis
Ce modèle est orienté sur la conscientisation et la reprogrammation des différentes réponses motrices (hyper- ou hypo-tonicité musculaire, postures, etc) développées en réaction aux blessures relationnelles vécues, selon les différentes étapes de l’enfance.
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